Persévérance dans la fidélité
Tout ce que l’homme bâtit peut être détruit, seul ce que Dieu fait demeure pour toujours.
Le temple de Jérusalem ne faisait pas partie des 7 merveilles du monde antique. Ces merveilles, constructions de main d’homme, se distinguaient toutes par des proportions hors du commun, le gigantisme de leurs dimensions, et témoignaient de la puissance du pharaon, du roi ou de l’empereur ainsi que du génie de leurs bâtisseurs. Ces œuvres de légende jouissaient d’une très grande célébrité dans l’ensemble du monde antique mais seule la Pyramide de Khéops semble avoir résisté au temps. Il semble que pour les disciples de Jésus le Temple de Jérusalem était indestructible.
Tout passe, tout s’use sur cette terre. Nous pouvons l’oublier et croire construire des demeures éternelles sur ici-bas. Nous manquons alors d’humilité et nous aurions besoin que quelqu’un nous dise comme cela se faisait à l’intronisation d’un nouveau Pape : sic transit gloria mundi, elle passe la gloire de ce monde, elle ne dure qu’un instant. Jésus Lui-même ne s’est pas laisser tromper par les acclamations à son entrée à Jérusalem le jour des Rameaux.
Dans l’Evangile de ce dimanche notre Seigneur, le vrai et le seul de ce monde, nous donne quelques avertissements afin de tracer notre route dans la paix jusqu’au bout. Quand nous disons que Dieu est Tout-puissant nous n’affirmons pas une force capable de tout détruire (Je suis fort, je peux vous réduire en poussière même si vous êtes une des 7 merveilles du monde !) mais la toute-puissance de Dieu est son pouvoir de donner la vie, de nous rendre à la vie. Dieu est la Vie et Il donne la vie pour l’éternité.
Le premier avertissement est : Prenez garde de ne pas vous laisser égarer.
Quand tout semble aller de travers, qu’il ne semble plus y avoir de sagesse ni de fidélité ; quand la menace de destruction semble si proche, que le mal paraît triompher ; quand la souffrance, les problèmes se prolongent… nous sommes tentés de prêter l’oreille à n’importe quel prophète, gourou ou magicien, nous sommes tentés de tout essayer sans discernement. Le bon chemin est celui d’une plus grande fidélité à Jésus, à sa Parole qui libère, à sa Présence. Quand Jésus se présente à nous Il désire nous donner la vie : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; Je suis le pain vivant descendu du Ciel ; je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait en surabondance.
Le deuxième avertissement résonne d’une manière particulièr
e en ces jours : Ne soyez pas terrifiés. Beaucoup de choses peuvent nous terrifiés, nous faire peur au point que nous soyons paralysés, tentés de fuir. Nous ne devons jamais minimiser le mal mais le mal ne doit pas nous hypnotiser. Nous devons le combattre, être résolus à suivre Jésus et à être dignes de la vocation que nous avons reçue. Etre terrifié, c’est être jeté à terre, comme plaqué au sol. Jésus nous relève par sa Résurrection. Par l’incarnation du Fils, Dieu entre dans notre temps : ainsi, de notre conception à notre mort, Dieu est présent au plus intime de nous-même. Nous aussi, habités par l’Espérance, nous sommes conduits par l’Esprit Saint à devenir présent à Dieu à chaque instant de notre vie et à devenir présence de Dieu auprès de tous ; nous sommes appelés par l’Esprit Saint à devenir témoins de l’amour du Père pour toute personne, amour qui donne à chacun une dignité admirable et inaliénable, de sa conception à sa fin ultime.
Osons témoigner en actes et en vérité de la vie que Dieu nous donne. Sachons aller relever le faible, consoler l’affligé, secourir le désespéré, défendre l’opprimé, particulièrement ceux qui, parmi nous, n’ont pas la possibilité de faire entendre leur voix. Mgr CENTENE
Le troisième avertissement est un encouragement, une promesse : Par votre persévérance vous garderez votre vie.
Persévérer, c’est aller jusqu’au bout, ne pas abandonner en cours de route quelques soient les obstacles, la fatigue, les vents contraires. Si des hommes trahissent, Dieu ne trahit jamais. Si quelques-uns ont été infidèles, nous devons être encore plus fidèles. Soyons à l’image de Dieu, fidèles.
Abbé Pierre PEYRET
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