Nous reconnaître pécheurs… pardonnés.
Nous poursuivons notre chemin de carême, notre chemin de conversion et le Seigneur veut faire pour nous aussi une chose nouvelle ; Il veut faire couler au milieu de nos déserts une source. Nous pouvons imaginer cette scène de l’Evangile : la femme au centre, comme enfermée dans ce cercle qui la condamne, sans aucune faille, sans porte de sortie.
En ce carême, c’est peut-être le pas le plus difficile que nous ayons à faire mais le plus libérateur, le pas le plus rempli de promesse : nous reconnaître pécheurs. Souvent Jésus dit qu’Il n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs, qu’il y a de la joie chez le Père pour un seul pécheur qui se convertit. Serons-nous ce pécheur ? Saurons-nous donner de la joie au Ciel et à la terre ? pour nous aussi existe une porte de sortie, cette chose nouvelle que le Seigneur veut faire pour nous.
« L’existence humaine repose sur trois relations fondamentales intimement liées : la relation avec Dieu, avec le prochain, et avec la terre. Selon la Bible, les trois relations vitales ont été rompues, non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur de nous. Cette rupture est le péché. » LS66
L’humanité ne se divise pas en deux : les pécheurs et les saints ; les saints savent qu’ils sont des sauvés, c’est-à-dire des pécheurs pardonnés. Pour faire un saint, il faut un pécheur. Comme les pharisiens de l’Evangile, découvrir que nous aussi sommes pécheurs, que nous sommes atteints dans notre relation avec Dieu, avec les autres, avec la Création. Nous sommes invités à une triple réconciliation, à un triple changement. Tout passe par le Christ, par cette rencontre autant bouleversante qu’inattendue pour la femme adultère, pour saint Paul aussi…
« Tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. » Ph La rencontre avec Jésus provoque toujours un changement ; Il met en lumière notre vie et notre monde. Il éclaire nos zones d’ombre, Il crée le contraste nécessaire à notre prise de conscience. « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Jésus n’est pas venu pour condamner mais pour sauver. Il ne peut nous sauver que si nous avons conscience d’avoir besoin d’être sauvés. Le péché n’a pas bonne presse. Je veux dire que pendant longtemps il n’était pas de bon ton de parler du péché. Peut-être en a-t-on trop parlé et mal fut un temps. Mais peut-être aussi a-t-on été trop loin en l’ignorant, et en ne faisant pas justice à ceux que le péché blessait, voire détruisait. Il n’y a pas de miséricorde sans justice : « Va et désormais ne pèche plus. »
A la fin de ce carême, réconcilions-nous :
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Avec Dieu, qui est le terme commun de toutes les créatures.
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Avec la création : c’est à nous les hommes de reconduire toute la création à Dieu : « Les bêtes sauvages me rendront gloire… Ce peuple que je me suis façonné redira ma louange. » Isaïe
« Que les hommes dégradent l’intégrité de la terre… que les hommes portent préjudice à leurs semblables par des maladies en contaminant les eaux, le sol, l’air… tout cela, ce sont des péchés » ; car « un crime contre la nature est un crime contre nous-mêmes et un péché contre Dieu ». LS8
« Les chrétiens ont donc besoin d’une conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure. » LS217
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Avec notre prochain, qui, s’il est pécheur, est aussi aimé de Dieu et sauvé par Lui. Nous pouvons nous retrouver dans la même justice et la même miséricorde.
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