2ème Dimanche de Pâques
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Avance ! Avance vers Moi nous dit NSJ à chacun. Avance vers Moi pour faire l’expérience de ma miséricorde, pour te laisser toucher par mon amour, pour recevoir mon pardon qui seul te rendra la liberté.
Cette parole Jésus l’a dite à trois personnes qui vont nous servir d’exemple… pour nous-mêmes, car la miséricorde Dieu veut l’exercer à notre égard aussi ; nous sommes tous redevables de la miséricorde de Dieu. Nous avons également le devoir de la vivre, un devoir chrétien. Ces trois personnes sont : Zachée, la femme adultère et Judas.
Pour le premier, la miséricorde s’invite de manière inattendue chez lui. Il n’a rien demandé, il ne s’en douté pas et elle fait irruption dans sa vie. « Descends vite, car il faut que j’aille demeurer chez toi ! » Dieu fait irruption dans nos vies, Il vient nous chercher là où nous ne l’attendons pas. Il n’est pas venu pour condamner mais pour sauver. Zachée fera une belle confession et une belle conversion : « Si j’ai volé, je rends » puis « je donne la moitié aux pauvres. » touché par la miséricorde de Jésus, il devient lui-même miséricordieux. Le meilleur signe que Dieu est entré dans notre vie est la charité, cette capacité d’aimer concrètement, d’imiter Jésus. Cette scène se reproduit : Charles de Foucault entre dans l’église St Augustin à Paris et le prêtre l’invite à se confesser et c’est le début d’une nouvelle vie.
Pour la deuxième nous apprenons la vérité de la justice, ce qu’est une vraie justice selon Dieu. La miséricorde ne s’oppose pas à la justice mais la justice ne doit pas exclure la miséricorde sinon nous retombons dans la loi du Talion qui rend le mal pour le mal. La miséricorde triomphe du mal par le bien, un bien plus grand, un bien qui n’est pas anéantit par le mal commis. Le péché est nommé mais le pécheur n’est pas condamné pour toujours. Dans les histoires familiales se posent la question de la réconciliation et de la réintégration quand un acte grave a été commis. Il ne s’agit pas simplement de trouver des excuses… il peut ne pas y en avoir. Jésus ne cherche pas à excuser la femme adultère. Il ne la condamne pas à tout jamais. Il lui ouvre un chemin de vie, Il la réintègre dans la société des hommes.
Pour le troisième, Judas, la miséricorde s’est manifestée aussi, elle lui a été proposée mais, pour ce que nous savons, il ne l’a pas accueillie. Jusqu’au dernier moment Jésus tend la main à Judas, Il l prévient de sa trahison comme Il avait prévenu St Pierre, Il se laisse embrasser, Il l’appelle ami. Le pardon est toujours possible ; Dieu nous attend, Il nous ouvre son cœur, « Avance ! ». C’est beau de voir quelqu’un avancer même après des années. Cela peut coûter, oui. Mais nous avons fait le pas. Ne nous laissons pas enfermer par notre écart, nos errements d’un temps.
Zachée et la femme adultère ont quitté l’état qui les tenait prisonnier et en-dehors de la grâce de Dieu. La foi en la miséricorde de Jésus leur a été nécessaire. C’est seulement avec la foi que Saint thomas a pu toucher Jésus et se laisser toucher par Lui.
Abbé Pierre PEYRET
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