Saint et joyeux Noël !
Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Cette lumière qui vient du ciel, lumière divine, a d’abord rayonné sur les petits, les pauvres, ceux dont le cœur est ouvert, en attente : Marie et Joseph, les bergers, les enfants. Les ténèbres prennent des formes différentes dans la vie des hommes et elles se sont abattues de bien des manières durant cette année écoulée. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. C’est dans un enfant que la vie nous est donnée, rendue. Sur le visage de l’Enfant nous voyons le sourire de Dieu et nous pouvons croiser son regard. Le Seigneur console son peuple.
Le Seigneur ne nous délaisse pas ; Il ne nous abandonne pas. En tout temps Il a soin de nous, de chacun de nous. Dieu n’est pas indifférent à nos crises. Au temps de l’esclavage en Egypte, Il dît à Moïse : « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon Peuple, et Je suis descendu. » Il descend vraiment nous rejoindre. Il va toujours plus loin, Il descend pleinement, Il se fait l’un de nous, petit enfant. Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. Jésus a plusieurs noms, chacun nous dit quelque chose de sa mission, et ce que nous pouvons attendre de Lui. Il porte aussi le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Il est avec nous le Dieu de l’univers. Il est avec nous chaque jour, et nous sommes avec Lui. Il nous apprend ainsi à être les uns avec les autres, présents les uns aux autres. Les crises se traversent ensemble pour s’en sortir ensemble.
Au cours de l’histoire le monde a connu d’autres épreuves, autrement plus grandes, et cela a été l’occasion de redécouvrir la place de Jésus comme Sauveur pour notre monde. Notre monde a besoin de paix, notre monde a besoin de joie ; il a besoin de retrouver Dieu, présent dans sa vie. Ce n’est pas pour Lui qu’Il descend, c’est pour nous. Le culte que nous Lui rendons, ce culte inscrit chaque semaine dans le dimanche n’est pas pour Lui, il est pour nous. Je veux dire que cela ne Lui rajoute rien, à Lui ; c’est nous qui sommes rendus à nous-mêmes, élevés à notre dignité par Lui quand nous Lui rendons grâce. Dieu descend pour nous relever et c’est encore Lui qui nous permet de rendre le vrai culte à notre Père du Ciel dans la Sainte Messe.
Noël est une fête de la joie, « parce que Jésus nous est né » et nous sommes tous appelés à aller à lui. Les bergers nous donnent l’exemple. Nous devons nous aussi aller voir Jésus : nous secouer de notre torpeur, de l’ennui, de l’apathie, du désintérêt et de la peur, surtout en cette période d’urgence sanitaire, où l’on fatigue à retrouver l’enthousiasme de la vie et de la foi. Pape François
Les bergers bien qu’étant surpris dans la nuit n’ont pas été fatigués pour aller voir Jésus. Ils se sont levés et sont allés à la crèche. Notre monde est fatigué parce qu’il ne sait plus qui il est, quelle direction prendre. Jésus vient nous la montrer. Il se fait ce que nous sommes pour que nous devenions ce qu’Il est. Il se fait petit enfant pour que nous devenions enfants de Dieu. Il se fait homme pour que nous vivions de la vie de Dieu.
Dans la nuit brille la lumière. La vie était la lumière des hommes. La nuit de la mort n’est pas l’horizon de notre vie. « Ne craignez pas » dit l’ange aux bergers. « Ne crains pas, Joseph » avait-il dit auparavant. Ne craignons pas Dieu, ne craignons pas de L’écouter et de Lui remettre nos vies. Ne craignons pas de nous laisser déranger dans nos projets comme saint Joseph s’est laissé déranger dans les siens. C’est lui qui monte de Nazareth à Bethléem, contraint par l’empereur Auguste, contraint mais libre de prendre soin de l’Enfant et de sa mère.
Comment devons-nous faire ? Regardons encore une fois les bergers : « Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé ». Ils retournèrent à leur vie de tous les jours. Nous aussi, nous devons retourner à notre vie de tous les jours : Noël passe. Mais nous devons retourner à la vie en famille, au travail, transformés, nous devons repartir en glorifiant et en louant Dieu pour tout ce que nous avons entendu et vu.
Le sens d’une crise : dévoiler, démasquer les fausses sécurités, les apparences trompeuses, pour que soit reconnu l’essentiel. La crise est ce tamis qui nettoie le grain de blé après la moisson.
Que faire ? Avant tout, l’accepter comme un temps de grâce qui nous est donné pour comprendre la volonté de Dieu sur chacun de nous et pour toute l’Eglise. Il faut entrer dans la logique apparemment contradictoire du « lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ». Il faut se souvenir de l’assurance donnée par saint Paul aux Corinthiens : « Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces. Mais avec l’épreuve il donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter ». Pape François
Permettons à Dieu de faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. L’Enfant Jésus nous appelle à vivre avec un cœur libre, détaché des choses de la terre, qui sait découvrir ce qui compte vraiment. N’ayons pas peur de descendre avec Dieu à la rencontre de l’humanité souffrante. N’ayons pas peur de nous faire proche de Lui et de ceux auxquels Il s’identifie. C’est pour notre Salut qu’Il vient.
Abbé Pierre PEYRET
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