Actes des Apôtres
Voici tous les chapitres : 1 à 6, 7 à 14
Actes 14
Tu en as appelé à César tu iras à César ! Depuis son arrestation au chapitre 21 jusqu’au 26 compris, saint Paul est un prisonnier qui jouit d’une protection vis-à-vis d’une partie des Juifs résolus à le tuer et d’une certaine liberté pour recevoir dans la maison où il est gardé à Césarée ceux qui veulent le rencontrer. L’évangélisation se poursuit même en captivité. Il comparaît plusieurs fois devant les gouverneurs successifs et le roi Hérode Agrippa qui lui dira Peu s’en faut que tu me persuades de devenir chrétien. Deux ans s’écoulent avant son embarcation pour Rome (Chapitre 27).
Si ce n’était la raison pour laquelle Saint Luc a embarqué lui aussi avec Paul, son récit ressemble à celui d’un voyage croisière : nous allons ainsi d’île en île en pleine méditerranée. Par sa précision, c’est un document de premier ordre sur la navigation dans l’antiquité. Mais ce qui aurait pu être tranquille villégiature pour les 276 personnes embarquées se termine dans une tempête qui va durer 14 jours (après les environ 40 jours de voyage déjà effectué sans encombre. Nous sommes alors fin octobre de l’an 60). Les hommes sont à la peine et dans l’angoisse : Depuis bien des jours, ni le soleil ni les étoiles ne se montraient et une tempête d’une violence peu commune continuait à sévir : désormais, tout espoir d’être sauvés nous était enlevé. Tout cela prend fin avec le naufrage du navire où Paul a le rôle de celui qui a prévenu puis qui rassure : Cette nuit, en effet, s’est présenté à moi un ange du Dieu à qui j’appartiens et à qui je rends un culte. Il m’a dit : “Sois sans crainte, Paul, il faut que tu te présentes devant l’empereur, et voici que, pour toi, Dieu fait grâce à tous ceux qui sont sur le bateau avec toi.” Alors, gardez confiance, mes amis ! J’ai foi en Dieu : il en sera comme il m’a été dit. Nous constatons ici la vision surnaturelle de Saint Paul face aux difficultés, son activité inlassable au service de l’annonce de Jésus en toutes circonstances, sa confiance et son abandon entre les mains du Seigneur, Maître de la providence. Il est vrai aussi qu’il avait déjà essuyé trois naufrages (2Co 11,25). La baie de Saint Paul, dans l’île de Malte, correspond à la description de Saint Luc : c’est là qu’ils échouent, tous sains et saufs. A Rome, enfin arrivés, ils rencontrent les frères résidant dans la Ville. Le philosophe Porphyre dit que la Loi juive y était arrivée peu après le règne de Caligula (37-41). Le texte nous parle d’un climat de fraternité humaine et surnaturelle propre à réjouir le cœur de l’Apôtre parce qu’il va au-delà de la solidarité humaine ou de la douceur du caractère. Le meilleur témoignage de foi est de faire respirer ce climat d’une charité authentique.
Paul restera deux années dans une maison louée avec un soldat comme garde. Il semble qu’il est été libéré au bout de ces deux années, disculpé par le pouvoir impérial, ces détracteurs n’ayant sûrement pas comparu. Nous sommes alors en l’an 63 et il poursuit ce qu’il a toujours fait depuis sa rencontre avec le Seigneur : annoncer le Royaume de Dieu.
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