Jésus est vivant : vivons de sa vie !
Homélie du Jeudi Saint.
Pour un disciple de Jésus, il n’y a pas d’obsolescence programmée. Notre vie n’est pas faite pour être détruite, pour s’achever dans le néant. Notre vie est portée par l’amour de Dieu manifesté pleinement en Jésus. Jésus ayant aimé les siens, les aima jusqu’au bout. C’est nous qu’Il aime ! Nous sommes enveloppés de cet amour. Ce soir nous découvrons jusqu’où va l’amour infini de Dieu pour nous. Il nous aime toujours jusqu’au bout, il nous aimera toujours ainsi. Son amour ne sera jamais obsolète. C’est nous qui devons l’apprendre et le vivre. Ce soir, la veille de sa Passion, Jésus nous en donne les moyens ; Il nous trace le chemin.
« Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin ». L’« heure » de Jésus est arrivée, vers laquelle toute son œuvre était dirigée depuis le début. A l’exemple de Jésus nous pouvons nous demander nous aussi ce soir : qu’est-ce qui dirige ma vie ? Où s’oriente-t-elle ? Le désir qui habite notre cœur est-il à la mesure du désir qui habite le cœur de Jésus dont nous sommes les disciples ?
Deux mots expliquent le contenu de cette heure : passage et aimer. Le passage de la Croix mène à la Résurrection, à la victoire de l’amour de Dieu qui donne la vie. Ce n’est pas comme si Jésus, après une brève visite dans le monde, repartait désormais et retournait au Père. Ce passage est une transformation. Il emporte avec lui sa chair et l’homme qu’il est. BXVI Jésus transforme l’acte qui donne la mort, sa mort sur la Croix, en acte d’amour de sa part. « Jusqu’à la fin » signifie l’entrée dans la gloire auprès du Père.
Dieu est celui qui donne. Avec le lavement des pieds Dieu nous donne la capacité de L’accueillir. Le christianisme est un don. Dieu se donne à nous, Il ne nous donne pas quelque chose, Il se donne jusqu’à s’abaisser à nous laver les pieds. Jésus nous rappelle ce don et nous rend capable de le recevoir. Nous ne le méritons pas.
Il nous offre en permanence ses dons. Il nous précède en permanence. De ce fait l’acte central de l’être chrétien est l’Eucharistie : la gratitude d’avoir été gratifié, la joie pour la vie nouvelle qu’Il nous donne. Dans l’Eucharistie nous sommes entraînés à aimer comme Jésus, rendus capables d’aimer comme Lui. Avec l’Eucharistie, le don du Corps et du sang de Jésus, nous reconnaissons tout ce que nous devons à Dieu le Père et nous Lui disons le seul merci qui soit vraiment à la hauteur.
L’amour du Seigneur ne connaît pas de limites, mais l’homme peut y mettre une limite. Vous êtes purs, mais pas tous » : qu’est-ce qui rend l’homme impur ? C’est le refus de l’amour, ne pas vouloir être aimé, ne pas aimer. C’est l’orgueil qui croit n’avoir besoin d’aucune purification, qui se ferme à la bonté salvatrice de Dieu. C’est l’orgueil qui ne veut pas confesser et reconnaître que nous avons besoin de purification. « Vous êtes purs, mais pas tous ». Le Seigneur nous met aujourd’hui en garde contre cette autosuffisance qui pose une limite à son amour illimité.
« C’est un exemple que je vous ai donné. » Nous sommes invités à entrer dans la bonté de Dieu. Dans la communion avec Jésus, qu’il permet en nous donnant son Corps et son Sang, nous devons nous laisser attirer par Lui dans sa bonté et apprendre à nous donner nous-mêmes, à devenir nous-mêmes serviteurs. Demandons au Seigneur de nous apprendre à nous aimer les uns les autres, à vivre dans la communion avec Lui en étant en communion les uns avec les autres.
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