Rentrée des disciples
Chers enfants, vous êtes de nouveau rentrés à l’école et vous êtes redevenus des élèves. Mais si vous êtes ici, c’est parce que vous voulez être des disciples de Jésus. Un jour vous ne serez plus des élèves mais vous serez toujours disciples de Jésus. Nous sommes disciples de Jésus où que nous soyons : à l’école mais aussi à la maison, et même en vacances. Nous sommes disciples de partout et tout le temps. Un disciple n’a pas besoin d’un vêtement spécial, d’une blouse, cela c’est pour les élèves ; le disciple porte le Christ dans son cœur.
Dans l’Evangile de ce dimanche, c’est d’abord une foule qui suit Jésus. Parfois il y a des mouvements de foule qui créent des accidents. La foule est anonyme, elle n’a pas de visage, on ne connaît pas les noms des personnes. Jésus ne veut pas une foule mais des disciples, un homme, une femme qui veut être son disciple. Il nous connaît chacun par notre nom, et Il nous appelle… et nous répondons personnellement.
Être disciple, c’est se mettre à l’école de Jésus, L’écouter, Le suivre, L’imiter, apprendre de Lui. Nous avons tous le désir d’être un bon élève à l’école de Jésus, un bon disciple de Jésus.
Jésus nous dit que c’est précieux d’être son disciple ; c’est Jésus qui est précieux ; il est précieux de l’avoir pour Maître et Ami, pour Dieu et Sauveur. Il est tellement précieux que chacun peut Le préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie. N’est-ce pas exagérer ? Mon père, ma mère, mon conjoint, mes enfants, ma vie ne sont-ils pas précieux ? Jésus ne dit pas le contraire. Par cette comparaison Il manifeste qu’il est précieux d’être son disciple. Préférer n’est pas délaisser, ni mépriser. Il y a quelque chose de radical, dans le sens étymologique, qui concerne la racine de notre vie et de nos relations. Etre disciple ne nous enlève rien ni personne. Etre disciple ne nous enlève pas notre cœur pour vouloir le bien, pour aimer. Tout au contraire : être disciple nous engage et nous permet de vouloir le bien le meilleur que seul Jésus peut donner à ceux que nous aimons vraiment.
Nos attachements, les relations qui nous relient les uns aux autres, ont besoin d’être purifiés, mis à leur juste place. Il ne suffit pas de vivre ensemble pour être de bons époux ; il ne suffit pas d’être mère pour être une bonne mère ; il ne suffit pas d’avoir un frère ou une sœur pour vivre en frère et soeur. Il ne suffit pas d’être baptisé pour être un bon disciple. Il y a notre réponse, notre manière de nous comporter. Jésus n’enlève rien de ce qui est juste et bon dans nos relations, bien plutôt Il le développe et le mène à sa perfection.
En cette rentrée prenons la résolution de devenir encore et encore disciples de Jésus. Si nous avons compris qui est Jésus, qu’Il en vaut la peine, qu’Il nous apporte la Vie en plénitude, nous n’aurons pas de difficulté à le préférer, à nous mettre à son école, à porter la Croix. Les deux images (celle de la maison à bâtir et celle de la paix à recevoir) nous disent que « la dépense » n’est pas vaine. Elle est pour une construction, construire sa vie avec et sur une relation solide, divine, avec la lumière que Jésus donne.
Quand les enfants vont à l’école ils apprennent tout l’alphabet. Chaque lettre est importante. Nous aussi voulons tout apprendre de ce que Jésus nous dit, le conserver et le développer. Que nous ayons la joie d’être disciple et de faire des disciples. Pour cela nous sommes tous invités à rentrer de nouveau dans cette assemblée où Jésus nous enseigne, nous pardonne, nous nourrit. Nous ne sommes pas une foule. L’Eglise n’est pas une foule anonyme mais une famille de disciples.
Ce qui fait la qualité, la sainteté de l’Eglise, ce sont les principes qui l’animent. Ces principes sont ceux de Jésus. Ils demeurent éternellement. C’est à nous les disciples de les vivre pour participer à cette sainteté. Jésus nous indique la route : renoncer à ce qui nous appartient et prendre la Croix pour suivre Jésus. C’est-à-dire être prêt à aimer sans condition. Le renoncement est fécond parce qu’il nous rend libre pour mieux nous attacher, nous consacrer, à ce qui en vaut vraiment la peine, et la Croix est la porte du Ciel, elle remet à leur place les contrariétés, les limites propre à notre condition passagère. Alors devenons encore plus disciple pour porter au monde la joie divine de Jésus.
Abbé Pierre PEYRET
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