2ème Dimanche de Pâques
Nous sommes dans la joie de Pâques et nous accueillons dans notre vie la présence de Jésus à jamais vivant. La liturgie de la messe nous guide dans la compréhension et la réflexion de la Résurrection du Christ, en nous proposant ces deux apparitions de Jésus ressuscité aux apôtres.
Dans le langage évangélique, le terme « apparition » a une signification bien plus profonde que celle qu’on lui donne aujourd’hui. Il ne s’agit pas de l’apparition d’un fantôme ou de quelque chose d’insaisissable. Nous en sommes pas dans le fantastique de Marvel ni dans le fantasme, produits d’une imagination incontrôlée. Quand l’Evangile parle d’« apparition » il parle du Christ qui se révèle, d’une rencontre divine avec le Ressuscité : c’est une rencontre entre des êtres, qui débouchera sur une reconnaissance, un dialogue, un engagement.
Toute la vie chrétienne, toute la vie des disciples de Jésus, repose sur cette rencontre. La mort de Jésus sur la croix n’a pas anéanti tout ce que les apôtres ont partagé avec Jésus ; ont reçu de Lui. Elle a été un passage vers une manière nouvelle et définitive de vivre avec Dieu, en Dieu. C’est un accomplissement, le point d’arrivée de toute l’histoire, celle de Jésus mais aussi celle de l’humanité. Avec Jésus ressuscité la vie sur terre s’enrichit et trouve son sens ultime au-delà de la mort.
Jésus a l’initiative. Il se manifeste alors que les portes étaient verrouillées. Et, huit jours plus tard il remet cela. Permettons à Jésus de faire irruption dans notre vie. Permettons Lui d’habiter notre vie de chaque jour. Dire Jésus ressuscité, c’est laisser Jésus nous dire : « Je suis avec toi. Tu n’es pas seul. » C’est lui, Jésus Ressuscité, qui éclaire les apôtres par des signes qui font remonter à leurs esprits des souvenirs. Souvenirs d’expériences vécues avec leur Maître, ce même Jésus qui, maintenant, va au-devant d’eux, se fait « rencontre », après avoir triomphé de la mort.
Le premier signe et celui dont nous avons peut-être le plus besoin est celui de la paix. « La paix soit avec vous », voici la manière dont Jésus vainqueur du mal et de la mort salue ses disciples. La paix est un bien précieux mais un bien que l’homme n’est souvent pas capable de donner, de se donner à lui-même. Nous voyons clairement que la paix n’est pas un héritage ; elle est un don à recevoir, un bien à développer, une présence à accueillir. Elle est un fruit de la miséricorde.
La paix est possible quand la miséricorde est vécue, quand elle prend chair dans l’histoire et la vie personnelle des hommes. Au soir de Pâques Jésus manifeste sa miséricorde : Il ne garde pas le ressentiment de celui qui a été trahi. Il ne montre pas ses blessures, ces blessures faites par le péché des hommes, comme un reproche à leur faire. Au soir de Pâques et huit jours après encore, Jésus compatit. Il rejoint la peur et le doute de ses amis pour les en faire sortir. Nous pouvons douter de l’humanité, de notre humanité : Jésus ne le veut pas ! Il nous donne les ressources nécessaires pour établir la paix en nous et entre nous.
Tout le peuple faisait leur éloge C’est ce que rapporte le Livre des Actes des Apôtres en parlant de ceux-ci, et on leur amène les blessés de la vie : malades, possédés d’un esprit impur. Quelle œuvre de miséricorde pourrions-nous ensemble et chacun personnellement exercer ? La miséricorde sera la source de la paix dans notre société parce qu’elle agit inlassablement pour le bien des hommes. Elle se penche sur la misère de chacun, elle la voit, elle en a conscience, et elle se retrousse les manches. Nous devons être conscient que nous sommes les premiers bénéficiaires de la miséricorde de Dieu. L’Eglise des Apôtres est née de la miséricorde de Jésus ressuscité. Chacun en a fait l’expérience pour lui-même et en a été le témoin reconnaissant.
Rendons grâce maintenant pour la miséricorde de Dieu dans nos vies. Faisons monter vers Lui notre reconnaissance, accueillons-la et devenons-en les témoins crédibles. Elle est multiforme… 14 œuvres la décrivent : donner à manger à qui a faim et à boire à qui a soif, accueillir l’étranger et vêtir celui qui est nu, demeurer auprès de celui qui est malade ou prisonnier et ensevelir les morts mais aussi conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Abbé Pierre PEYRET
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