Dans les Actes des Apôtres nous lisons comment Matthias a été associé aux onze apôtres afin de prendre la place de Judas qui avait abandonné Jésus. Judas avait préféré l’esprit du monde à l’esprit de Jésus. Le critère pour le remplacer est qu’il fallait choisir quelqu’un parmi les disciples de Jésus, quelqu’un qui avait accompagné Jésus depuis le début, depuis le début de sa vie publique au bord du Jourdain quand JB l’avait baptisé. C’est Matthias qui sera choisi ; il avait suivi Jésus, entendu tous ses enseignements et y était resté fidèle. Il nous est dit aussi la mission essentiel qui sera celle de Matthias et des onze apôtres : « « Il faut donc que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de la Résurrection. »
« Témoin de la Résurrection » : témoin de la nouveauté de la vie qu’a apportée Jésus, témoin de la victoire de la vie sur le Mal et sur la mort. C’est le critère qui nous permet de comprendre les paroles de Jésus dans l’Evangile de ce dimanche. La mission de Jésus, sa mort pour nos péchés et sa Résurrection, provoque un changement dans l’histoire personnelle et collective des hommes. Souvent on n’aime pas le changement ; on n’est pas prêt à changer, surtout si le changement nous demande un effort, de quitter notre confort, notre petite tranquillité ou ce qui nous arrangeait bien. Alors il nous faut ne surtout pas oublier pourquoi Jésus nous dit ces paroles : Il les dit pour que nous soyons « comblés de joie », une joie immense, débordante, comme la vie qui triomphe. Jésus porte la vie en triomphe, et il veut que nous triomphons avec Lui ! Il veut que nous nous mettions tout entier du côté de la vie. Choisis la vie ! Choisis chaque jour le chemin qui conduit à la vie, même s’il est difficile, même si le monde a de la haine contre toi, même s’il faut aller à contre-courant.
« Je ne demande pas que tu les retires du monde mais que tu les garde du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme Moi Je ne suis pas du monde. » Nous sommes dans le monde, nous ne pouvons pas être ailleurs. La terre est la terre de tous les hommes, elle est aussi la nôtre, nous la partageons avec tous nos semblables. Il est bon de nous rappeler que la Création est bonne, elle est sortie bonne des mains de Dieu. Cette bonté est la marque de la présence de l’Esprit-Saint. Nous sommes donc dans le monde mais nous ne sommes pas du monde. Nous n’appartenons pas au monde mais à Dieu, nous sommes du Royaume de Jésus. Il y a le Saint-Esprit, le bon Esprit mais il y a aussi l’esprit du monde, la mondanité, l’esprit mondain. L’esprit mondain tue les âmes alors que l’Esprit-Saint leur donne la vie. C’est pourquoi Jésus ne peut être du monde et nous non plus. Par sa Résurrection Il nous rend la vie, ce n’est pas pour que nous la perdions par la mondanité.
Les critères du monde ne sont pas les critères de l’Evangile. Nous sommes mondains si nous suivons les critères du monde, les préférons à Jésus.
Ce peut être difficile, oui, de changer de critère, de prendre les critères de Jésus. Nous devons prier davantage l’Esprit-saint, convaincu que ce sera pour un bien véritable, un bien meilleur. L’Esprit-Saint nous aidera à discerner et nous donnera la force de mettre Dieu et sa vie au centre de la nôtre, comme nous le faisons dans la Sainte Eucharistie. Nous accueillerons la vie inconditionnellement, nous préférerons le soin du pauvre et du malade au prestige social, nous mettrons en tout la charité comme critère suprême.
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